WielemansMachines : une aventure extraordinaire menée à bien
L'aventure de la restauration des machines de l'ancienne salle des machines a été menée à bien! Retrouvez in extenso le texte de notre communiqué de presse ci-dessous. Celui-ci est également téléchargeable dans notre section presse.
Bruxelles, le 5 septembre 2016
COMMUNIQUE DE PRESSE
La restauration des machines exceptionnelles de l'ancienne brasserie Wielemans-Ceuppens par BruxellesFabriques
Fin de la dernière phase des travaux de restauration
La restauration des machines de l'ancienne brasserie Wielemans-Ceuppens à Forest par BruxellesFabriques porte sur des machines exceptionnelles, uniques en Belgique, et pour l’une d’entre elles sans doute unique au monde. Ces machines se situent dans la salle des machines de l’ancienne brasserie, qui fut construite en 1905 pour la doter d’une installation de réfrigération à la pointe de la modernité. La brasserie souhaitait en effet brasser la pils, bière d’origine tchèque, qui ne nécessite pas de temps de garde comme les gueuzes. Mais il fallait disposer d’un système de réfrigération performant pour un grand volume de production.
C’est un compresseur américain spécialement construit à New York pour la brasserie en 1894 : la De La Vergne, qui est installée avec le système de réfrigération. En 1905, deux machines sont ajoutées : les compresseurs suisses Sulzer, entraînés par deux machines à vapeur Carels de Gand. Seul demeure encore un compresseur Sulzer, sur l’axe d’une Carels. Un pont roulant entièrement mécanique, mu par chaînes, deux compresseurs Ingersoll Rand plus récents mus grâce à l’électricité, et un tableau de contrôle électrique impressionnant sont les autres éléments de ce patrimoine classé et intéressant pour la didactique des sciences et l’histoire des techniques.
Cette restauration s’est déroulée dans le cadre d’une formation qualifiante d’ouvriers mécaniciens grâce à l’intervention conséquente du Fonds Baillet-Latour et de la Région de Bruxelles-Capitale. Nous devions nous conformer à un agenda particulier, et activer les travaux aux périodes au cours desquelles aucune activité culturelle ne se déroulait dans cette splendide salle.
Ainsi, une première phase en janvier et février de cette année nous a permis d'obtenir des résultats exceptionnels. En effet, notre équipe est parvenue à remettre complètement en état de marche le pont roulant, ainsi qu'à rendre sa splendeur d'antan et remettre en mouvement le compresseur De La Vergne, dont la dernière mise en marche connue date de près de 100 ans.
Le pont roulant et le compresseur De La Vergne, ainsi que les deux compresseurs Ingersoll Rand et les conduits de gaz ont été complètement restaurés selon notre méthodologie : retrait des éléments non-adhérents et de la rouille par nettoyage délicat à la main et application de deux couches d'un vernis spécial antirouille au pinceau. De plus, nos techniciens ont nettoyé et restauré l'ensemble des éléments du tableau électrique, à savoir les panneaux en marbre, les manettes et les cadrans.
La deuxième et dernière phase de la restauration, qui se termine aujourd’hui, s’est attelée à la machine à vapeur Carels et le compresseur horizontal Sulzer : deux pièces maîtresses. Il fallait parvenir à remettre en mouvement la machine à vapeur ; elle entraîne le compresseur puisqu’ils ont été construits sur le même axe. Le compresseur a encore tourné jusqu’à la fermeture de la brasserie en septembre 1988.
La Carels voulait bien tourner mais il a fallu le lui réapprendre. Notre équipe est parvenue à débloquer les pistons de la machine suite à plusieurs essais laborieux où le génie de nos mécaniciens a été mis à contribution, tant l’état des cylindres était catastrophique après 60 ans d’immobilité et dix ans d’infiltrations d’eau. Aujourd’hui, c’est époustouflant de pouvoir faire tourner ce volant de cinq mètres de diamètre et de cinq tonnes, tout en entraînant les pistons de la Sulzer, à un seul homme tirant sur le « racagnac »qui servait jadis à mettre le moteur au point zéro pour recevoir la vapeur. Suite à ce succès, la Carels et la Sulzer ont eu droit au même traitement que les machines précédentes, avec un nettoyage en profondeur mais tout en douceur, ainsi que l’application du vernis protecteur spécial antirouille. L’ancienne courroie qui était placée sur le volant afin de le mouvoir à l’aide d’un moteur électrique dans les années 1955, après l’abandon de la vapeur, a été replacée. Elle avait été conservée aux dépôts de La Fonderie.
Maintenant que la restauration en soi est terminée, nous nous attelons à retrouver les éléments manquants de la Carels et du compresseur Sulzer. Ainsi, nous avons demandé à une entreprise spécialisée de reconstruire une bielle qui jadis, mue par le pression de vapeur dans la machine, entraînait le volant de 5 mètres de diamètre. Cette « nouvelle » bielle sera exactement conforme à l’ancienne. Sous réserve de l’approbation des autorités du patrimoine, nous devrions pouvoir la placer en octobre. Nous espérons que, avec d’autres apports, cela nous permettra de refaire tourner la machine en entraînant les pistons de la Carels et de la Sulzer. Nous sommes également à la recherche de dix flacons « huileurs goutte à goutte ». Ils ont disparu… Tout comme les palans des chariots de levage du pont roulant.
Par ailleurs, nos amis de ETWIE ont organisé une visite de nos machines par des experts flamands du patrimoine industriel. Ainsi, des représentants du Musée de la chaussure d’Izegem nous ont donné de nombreuses pistes intéressantes pour l’entraînement de la machine à vapeur par moteur de friction, ce qui était notre souhait.
Il est prévu d’organiser des visites guidées pour écoles, étudiants, et adultes. Ces visites permettront de transmettre les connaissances autour de cette brasserie, des machines, de leur fonctionnement, ainsi que du type de restauration entreprise. Toutes les informations seront placées en temps utile sur le site http://www.wielemansmachines.com/
Contacts
Pour en savoir plus sur le projet WielemansMachines, contactez-nous:
Site web: http://www.wielemansmachines.com/
Page Facebook: https://www.facebook.com/WielemansMachines/
Adresse e-mail : wielemansmachines@gmail.com
Contact presse : Guido Vanderhulst – gvanderhulst@skynet.be
A propos du projet WielemansMachines
L'association BruxellesFabriques, sentinelle du patrimoine social et industriel de Bruxelles, a reçu le Prix du Patrimoine Culturel de l'Union Européenne / Concours Europa Nostra en 2013 pour son étude portant sur la restauration des machines exceptionnelles de l'ancienne brasserie Wielemans-Ceuppens à Forest (Bruxelles). Ce projet va toutefois au delà de la restauration des machines. Il est un projet socioculturel original pour la restauration de ce site industriel emblématique.
La restauration de ces machines a démarré en décembre 2015. Une première phase s'est achevée début mars 2016. La deuxième et dernière phase a débuté le 26 juin et s’achève le 5 septembre 2016.
Le projet a reçu l'appui essentiel du Fonds Baillet-Latour et de la Région de Bruxelles-Capitale, ainsi que le support de l'Industrial and Engeneering Heritage Committe de Europa Nostra présidé par Pierre Laconte, et l'étroite collaboration de la Commune de Forest et du BRASS – Centre Culturel de Forest.
A propos de la brasserie Wielemans-Ceuppens
La brasserie commença la production de ses propres bières en 1868 à la Rue Terre Neuve à Bruxelles. Très vite les affaires fleurissent et la brasserie déménage en 1888 à Forest, entre le chemin de fer et le Pont de Luttre. De nouvelles salles de brassage sont inaugurées en 1905 et 1930 – la plus grande salle de brassage d'Europe à cette époque, devenue aujourd’hui le WIELS, centre d’art contemporain.
Après des décennies d'expansion et de prix, la brasserie, absorbée par Interbrew, ferme ses portes en 1988. Les bâtiments emblématiques de 1905 et 1930 sont sauvés grâce à l'action de La Fonderie et de son fondateur et directeur, Guido Vanderhulst. Ces bâtiments accueillent désormais des activités culturelles, respectivement le BRASS et le WIELS.
A propos de BruxellesFabriques
BruxellesFabriques-Brusselfabriek est née de l’association de quelques passionnés du patrimoine social et industriel de Bruxelles. Ce domaine est essentiel car le développement de la ville et de sa population a été longuement et très largement marqué par cette histoire.
Aujourd’hui, l’évolution de la société s’accélère et des pans entiers de ce patrimoine disparaissent chaque jour. Plus d'informations sur notre site web : http://www.bruxellesfabriques.be/